« Dans le pré-parc, il faut rester le plus calme possible. Parce que quand ils ouvrent les grilles, les chiens sont lâchés (rires). Tout le monde se marche dessus. Ensuite, dans le convoi, il faut économiser sa moto. Ne pas abuser de l’embrayage pour qu’elle ne chauffe pas. Ah, et il faut faire également très attention à ne pas tomber. Quand on est dans le paquet, ce n’est pas toujours facile. »
« Il faut être hyper attentif et concentré lorsque l’élastique part, parce qu’il y a toute la plage à faire et quand on est dans le paquet – comme c’est le cas lorsqu’on est amateur – on ne voit pas grand-chose à cause des projections de sable. Moi, je pars devant, et je n’ai donc pas ce problème. Tout ce que j’ai à faire, c’est réaliser une super sortie de grille pour faire le hole shot, rester le plus bas possible sur la moto pour ne pas prendre trop de vent et foncer jusqu’au premier virage. Le premier tour, c’est du kif. Après, ça va être la guerre pendant 3 heures ! »
« Il faut avoir bien visualisé la piste en amont. Parce que même si on sait comment sont les sauts et les virages, on ne sait pas ce qui a été modifié. Parfois, la marée est montée, un appel a été refait, et il est maintenant un peu plus raide. Et si tu arrives très vite dessus, tu peux tomber. Or, moi, je veux savoir exactement où je mets les roues, pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Mais il ne faut quand même pas oublier de regarder loin quand on pilote pour anticiper un max ! »
« Là, les plus gros obstacles pour les pilotes comme moi, ce sont les bouchons formés par les retardataires. Surtout sur le deuxième tour, d’ailleurs. Donc il faut faire comme dans le convoi : rester calme et ménager l’embrayage. Mais il faut aussi être malin et ne pas aller au milieu des bouchons. L’idée, c’est de rester sur les bords pour les contourner. Après, au fur et à mesure de la course, il y a de plus en plus d’abandons et de moins en moins de motos, donc c’est plus facile de ce côté-là. »
« La moto est un sport un peu rude. Il m’est déjà arrivé d’atterrir sur des pilotes au Touquet. Notamment quand ils se plantent à la réception d’un saut, que tu es déjà en l’air et que tu ne peux donc plus changer ta trajectoire. Mais bon, si tu vois qu’il n’y a rien de grave, tu repars et tu t’excuses à la fin de la course.
Après, sur les dépassements, il faut anticiper, parce que les pilotes que tu doubles ne te voient pas arriver. L’idée, c’est tout simplement d’aller à gauche quand ils vont à droite. Logiquement, la piste est assez large, hein. Mais on n’est jamais à l’abri d’une perte de contrôle... »
« La première heure, la piste est assez plate. La deuxième, elle commence à être défoncée. La troisième, c’est la guerre. Des trous se forment et peuvent faire entre 1 et 2 mètres. Après, plus la course avance, moins on va vite. C’est vraiment la technique qui fait la différence. Moi, ce qu’il y a de bien, c’est que j’ai pratiqué plusieurs disciplines avant de faire du sable, comme du motocross ou du supercross, dont j’utilise les techniques quand le terrain est défoncé.
En fait, il faut savoir jouer avec la piste, pas la subir. Les trous, il faut s’en servir pour sauter et garder de la vitesse, parce qu’on s’épuise surtout quand on s’arrête. »
« Mentalement, la clé sur l’Enduropale, c’est de savoir être patient. C’est toujours ce que j’ai eu un peu de mal à faire parce quand on est en compèt, on aime rouler devant. Mais cette année, je vais attendre le bon moment pour attaquer. Laisser faire la course et me contenter de rester au contact du groupe de tête dans la première heure, sans jamais être distancé à plus d’une minute. Ensuite, l’idée est de faire un gros travail de fond en deuxième heure pour se placer à la bonne position. Enfin, dans la troisième heure, il faut serrer les dents et mettre un coup de gâchette dans les trente dernières minutes pour grappiller des places devant ou gérer l’écart avec les poursuivants ! »
« Cette année, j’ai fait le Dakar. Soit huit heures de moto par jour pendant deux semaines. Autant dire que côté foncier, j’ai donc la prépa qu’il faut (rires). C’est pourquoi je suis branché à bloc sur l’explosivité, pour que les jambes tiennent le coup pendant trois heures mais me permettent aussi d’attaquer à la fin ! »